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WurzelWerk: Appropriation et Contestation

de l'espace public, Hambourg

 

- Juillet 2016 -

#Hambourg #FermeUrbaine #EspacePublic #CollectifEtudiant

Depuis leur création, les villes sont le lieu de protestations et contestations sociales. Elles constituent l'espace du commun, où les gens vivent ensemble, partagent des ressources, communiquent et échangent des biens et des idées. Les métropoles sont donc à la fois espace de production, d’échanges, de rencontres, et de conflits.

 

Ces dernières années, des mouvements sont apparus dans les métropoles, où les habitants descendent dans les rues pour protester contre la privatisation de l'espace public. Le droit à l'urbain et les manières de faire l'espace public sont remis en question. Les Business Improvement Districts fleurissent à Londres et s'exportent en Allemagne, où des bouts de ville sont géré par des entreprises. Les mairies, dont les investissements publics sont parfois limités, y voient une manière pratique d’aménager et entretenir la ville. L'espace public est alors laissé aux mains des aménageurs: les bancs, les pavés, les arbres sont maîtrisés pour éviter les éléments jugés "parasites": sdf, vélos, stationnement ou installations sauvages. Les parcs sont domptés, tandis que les espaces verts individuels diminuent sous la pression foncière. Les centres-ville prennent des aspects de centre commerciaux à ciels ouverts, aseptisés.

 

Les mouvements contre l’installation d’IKEA en centre-ville de Hambourg, les aménagements de la Rote Flora, ou Gäengeviertel district, ces exemples manifestent le lot d'interrogations sur l'état de la démocratie urbaine à Hambourg, centre névralgique de la finance en Allemagne. Comment la ville se transforme-t-elle, et laisse t-elle la place aux citoyens de s'exprimer sur son évolution? Les habitants ont-ils leur mot à dire face aux financiers, aménageurs, et pouvoirs publics? La ville doit être gérée par les autorités, les entreprises, ou peut-elle être autogestionnaire? Comment l'échelle humaine est-elle prise en compte?

 

 

WurzelWerk, est un groupe lancé par des étudiants d'économie et de géographie de l'université de Hambourg. Une parcelle de la fac, entre deux bâtiments de cours est investie par un potager “sauvage". Nous avons rencontré plusieurs de ces étudiants, confortablement installés sur les meubles bricolés au centre du jardin.

 

Le terrain est aujourd'hui utilisé par des volontaires, et se veut avant tout un espace d'accueil pour tout étudiant. Il est installé à côté d’un lieu de passage et des panneaux encouragent les passants timides à s’arrêter. C'est un espace de rencontre où les habitants du quartier, de toute génération viennent se croiser le temps de faire quelques travaux, ou de jouer autour du terrain. Des workshops sont parfois organisés, pour construire de nouvelles installations, comme l'espace de stockage fabriqué avec l'architecte du campus, ou les expérimentations agricoles menées par les étudiants.

 

L'initiative s'inscrit dans un mouvement d’une vingtaine d’autres potagers sauvages dans Hambourg, et charrie le besoin grandissant des habitants de s'approprier l'espace public, notamment les espaces verts. Ces potagers urbains ont une durée de vie très variable: installés souvent illégalement, sur des espaces publics ou des terrains en friches ils peuvent être à tout moment  évacués. Elle pose également la question de la place des terrains semi-occupés: doivent-ils toujours être utilisés? Peut-on laisser un terrain en friche, à l'initiative et l'auto-gestion des habitants?

 

L'installation est d’ailleurs remise en question par les autorités du campus, et soulève un débat qui illustre les interrogations à l'échelle de la ville: esthétique, bruit, sécurité...mais est également utilisé par la communication de l’université elle-même comme moyen de publicité des initiatives étudiantes alternatives. Cette ambivalence peut être ressentie dans la ville de Hambourg elle-même, qui se clame ville ouverte, artistique et créative tandis que ces espaces urbains communs se réduisent chaque année face à la pression foncière et financière.

Pour aller plus loin:

Urbanisme néolibéral ou droit à la ville, Andrej Holm , Multitudes 43, hiver 2010Majeure 43. Devenirs Métropole

Mainmise sur les villes, Claire Laborey

https://www2.uni-hamburg.de/presse/publikationen/19neunzehn/2-2016/mobile/index.html#p=21

https://www.facebook.com/wurzelwerkgarten/

Autre potager urbain: Gartendeck gartendeck.de

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