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Kalundborg, un exemple d'économie circulaire à l'échelle industrielle

 

- Septembre 2016 -

#Kalundborg #EconomieCirculaire #Energies  #Dechets #Ressources #Industries

«The by product of one company is the raw material of another one»

Comment valoriser les déchets d'une industrie en tant que matière première pour une autre? Pour faire face aux enjeux du XXIème siècle,- la gestion raisonnée de l'eau, l'énergie, des déchets, et la diminution des ressources-, le secteur industriel doit apprendre à penser à de nouvelles manières de produire. Le cas d'étude de Kalundborg figure comme l'une des premiers exemples d'économie circulaire et de collaboration à l'échelle de plusieurs industries.

 

Un bref historique

L'aventure commence en 1961, lorsque la raffinerie Statoil lance avec la ville un premier partenariat public-privé. Face à la difficulté d'approvisionnement en eau pour l'usine, l'entreprise finance les travaux de raccordement de la ville au lac voisin, dont le réseau est alors géré par la ville.

 

Mais la première vraie collaboration entre entreprises commence en 1972, quand Statoil signe une convention avec le fabricant de placoplâtre Gyproc. La production des panneaux de gypse est en effet très énergivore, et face au cours du pétrole, l'entreprise décide alors d'utiliser les excédents de gaz produits par la raffinerie comme combustible.

 

L'année d'après, la centrale électrique de Dong Energy se raccorde au réseau d'eau créé par Statoil et la ville de Kalundborg. Plus tard, en 1982-83, la centrale décide de valoriser la vapeur d'eau générée lors du cycle de production électrique. Elle fournit alors les usines de Statoil, Novozymes et Novo Nordisk en vapeur.

 

 

Aujourd’hui: vers une symbiose industrielle

L'aventure est alors lancée et les partenariats se multiplient jusqu'à créer un réseau complexe de flux autour de l’énergie, les matières premières et l'eau, visibles sur le schéma ci dessous.

 

Le terme de symbiose industrielle n’est utilisé pour la première fois qu’en 1989 pour désigner ces échanges. Aujourd'hui, Kalundborg rassemble des industries majeures du pays, dont la plus grosse raffinerie danoise (Statoil), les leaders mondiaux en production d'enzymes (Novozyme) et d'insuline (Novo Nordisk), la filiale de St Gobain (Gyproc), l'usine de traitement de déchets (Kara Novoren), et la plus grosse centrale électrique danoise appartenant à Dong Energy. Elle est également en partenariat public privé avec la municipalité de Kalundborg et la centrale thermique produisant l'eau chaude et le chauffage urbain (Kalundborg Forsyning).

 

 

Quelle viabilité à la symbiose industrielle?

Le but de chaque coopération est d’à la fois assurer un avantage économique et d’avoir un impact plus neutre sur l’environnement. L’avantage de ce système est d’assurer des ressources qui ne dépendent pas de la situation mondiale et ne fluctuent pas autant, et qui sont disponibles à proximité.

 

Le système de symbiose industrielle repose sur un principe de viabilité économique et de retour sur investissement, qui conduisent la plupart des décisions. Les flux ne sont pas éternels. Les contrats ne sont renouvelés que si il y a un avantage économique. C’est ce qui fait la force de cette coopération: les entreprises fonctionnent en circuit fermé mais restent indépendantes.

Ainsi, Gyproc a rompu le contrat de gaz qui la liait depuis 1972 avec la raffinerie pour passer au gaz naturel, aujourd'hui plus économique. Inversement, la centrale a vu sa demande de génération d’électricité réduire, tandis que de plus en plus d’entreprises nécessitent de la vapeur d’eau. Le site a donc inversé son processus: elle produit aujourd’hui en priorité de la vapeur et co-génère de l’électricité.

 

 

Ces coopérations se sont réalisées dans un tissu d’entreprises déjà existantes, mais pourraient être pensées pour l’implantation de nouvelles zones industrielles. Peer Olander Nørgaard, notre correspondant sur place, directeur de la communication de Kalundborg Symbiosis nous a temoigné de la clé du succès d’une telle collaboration: avant tout un état d’esprit ouvert et curieux entre toutes les entreprises de la symbiose!

Quelques définitions:

 

L’économie circulaire fonctionne en boucle fermée (ou partiellement fermée). Son objectif est de produire des biens et services tout en limitant fortement la consommation et le gaspillage des matières premières, et des sources d’énergies non renouvelables.

 

Basée sur l’analyse des flux de matière et d’énergie, l’écologie industrielle cherche à avoir une approche globale du système industriel en le représentant comme un écosystème et à le rendre compatible avec les écosystèmes naturels.

Pour aller plus loin:

http://www.symbiosis.dk/en ; http://www.developpement-durable.gouv.fr/L-economie-circulaire,45403.html

Interview avec Peer Olander Nørgaard

Photos: crédits Kalundborg Symbiosis

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