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Bali Bamboo factory, développer le bambou comme matériau durable, Ubud

 

- Aout 2016 -

#Ubud #Architecture #Design #Ressources #Industries

“So why Bamboo? Bamboo is the future.  It is the most beautiful, versatile, tallest and strongest material that we could possibly choose. The rainforest is almost gone, plywood is mostly made from the rainforest and cement has a carbon load that is not going to help the future. That leaves bamboo and if children plant bamboo today in eight years they will have timber ready to go and they will get timber every year for the rest of their life to build anything they need”

John Hardy, Green School co-founder

Après avoir découvert notre école alternative (voir article précédent #Ubud, Jakarta) développée par John Hardy, nous avons continué notre visite du Green Village par l’usine de traitement de bambou, accolée à l’agence d’architecture Ibuku, aujourd’hui dirigée par la fille du fondateur, Elora Hardy. Nous avons été accueillis par les ouvriers locaux qui ont pu nous expliquer les différentes étapes dans la sélection puis le traitement de ce matériau.

 

Le bambou est aujourd’hui un matériau de construction encore peu utilisé et peu connu par les bureaux d’études, mais il peut posséder les mêmes caractéristiques en compression que le béton! Utilisé dans les anciennes maisons indonésiennes, Ibuku s’est inspiré de ces constructions pour mettre au point des techniques innovantes de mise en œuvre du matériau. Le bambou devient assez solide pour être utilisé en construction dès l’âge de trois ans, ce qui en fait une ressource Très renouvelable!


 

Culture

 

Le bambou utilisé par Ibuku pousse sur les terres non cultivables des agriculteurs de Bali et Java. Parmis les différentes espèces, c’est un bambou non invasif (le bambou peut se multiplier selon une ligne de manière invasive, ou en cercle) qui a été choisi, de manière à limiter l’extension des cultures. La plante prend en quelques mois sa taille adulte, mais les fibres sont encore trop espacées pour être utilisables pour la construction. Il faut attendre encore trois ans, que les fibres se resserrent sur elles-mêmes, améliorant les caractéristiques du matériau. Des experts sont envoyés dans les fermes pour vérifier la que la culture et la coupe des bambous se déroulent dans les règles de l’art.

 

Une fois reçu, le bambou est laissé au soleil pendant plusieurs semaines. Si le tronc et les fibres se resserrent trop sur elles-mêmes, c’est que le bambou a été coupé trop tôt. Il n’est pas alors utilisable pour la construction et est envoyé pour fabriquer des échafaudages.


 

Traitement du matériau

 

Il faut ensuite traiter le bambou pour éviter qu’il ne soit attaqué par les termites et autres insectes. Autrefois, les bambous étaient trempés dans de l’eau d’une rivière jusqu’à ce que la sève se soit entièrement vidée, ce qui évite d’attirer les insectes gourmands. Cependant cette technique ne permet pas d’éviter la ponte d’œufs dans le tronc. L’équipe trempe donc le bambou dans une solution de bore durant 32 heures, chauffé doucement. A 40°C, le bambou se dilate, laissant la place pour que le bore s’infiltre et se retrouve prisonnier dans le bois lorsque la température s’abaisse. L’équipe travaille aussi avec de l’eau de mer pour remplacer la solution de bore, pour le bois servant uniquement aux mobilier, qui a donc moins d’exigence en terme de durabilité. Le bambou est ensuite lavé puis séché verticalement. Le processus met en général sept semaines.


 

Mise en oeuvre

 

Le mobilier est très varié. Les techniques souvent utilisées sont le cintrage en échauffant le matériau, ou le lamellé-collé, où les pièces de bambou sont serrées et assemblées par de la colle, dont l’impact environnemental semble malheureusement important. Les meubles ne sont jamais vernis, et sont donc conçu pour être utilisés à l’intérieur.

 

La mise en œuvre du bambou  pour la construction doit respecter des règles simples, similaires à celles des constructions en terre crue. Pour être protégé de l’eau et du soleil, qui constituent les principales menaces du matériau, les parties en bambou doivent être séparées du sol par une fondation d’un matériau différent (ils utilisent généralement du béton armé), et protégé du soleil par un large toit à débord. L’agence n’est est pas à ses débuts, et nous avons la chance de visiter de magnifiques ouvrages dans le Green Village, notamment la Sunrise House, maison emblématique de l’architecture en bambou. Ibuku a réussi à prouver que le bambou peut être un matériau de demain pour Bali. Les études manquent cependant dans encore beaucoup de pays pour que ce matériau soit validé en tant qu’élément structurel, et le bambou, très prometteur, mériterait que plus de chercheurs se penchent sur ses caractéristiques.

 

Pour aller plus loin: http://ibuku.com/

Photo credits: Camille Aubourg & Honorine van den Broek

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